chien courant sur la plage

Les éleveurs de beagles savent depuis longtemps qu’il est important de faire des examens de santé et des tests génétiques pour améliorer la santé de la race. Ainsi, en 2004, le National Beagle Club (NBC) s’est joint au programme CHIC de la Orthopedic Foundation for Animals seulement trois ans après sa fondation.

Actuellement, le programme CHIC répertorie dix tests de santé pour le beagle, comme recommandé par le NBC. Quatre des dix tests de santé sont des tests d’ADN pour des conditions génétiques qui informent les éleveurs sur le fait qu’un animal est porteur, exempt ou affecté. Les éleveurs peuvent utiliser cette information pour aider à évaluer les couples reproducteurs en vue d’une reproduction sélective des chiens. Il est ainsi possible de recourir à l’élevage sélectif pour réduire la prévalence de la maladie.

Parmi les quatre tests génétiques, celui pour la détection du syndrome de Musladin-Lueke (MLS) est obligatoire pour obtenir la certification de santé CHIC. Les autres tests sont facultatifs, mais recommandés. Il s'agit des tests pour la maladie de Lafora, le déficit en facteur VII (FVII) et la dégénérescence corticale cérébelleuse néonatale (DCC).

« Les éleveurs qui prennent l’initiative de soumettre leurs chiens à des tests de santé et qui autorisent ensuite les autres à consulter les résultats de ces tests contribuent à l’amélioration de la race », commente Darlene Stewart, présidente du Comité de santé et de génétique du NBC.

 

Le MLS: un test de santé indispensable

Lorsque le syndrome de Musladin-Lueke a été signalé pour la première fois dans les années 1970 chez les beagles au Royaume-Uni et en Australie, le taux d’incidence était estimé à environ 2 % à 3 %. Cette affection mystérieuse provoquait divers signes cliniques. Toutefois, ce sont les chiens présentant les caractéristiques phénotypiques d’un crâne large, avec des yeux écartés et inclinés, et une marche sur la pointe des pattes qui ont d’abord été associés au syndrome. 

Près de 40 ans plus tard, une étude génétique a été entreprise à l’Université de Californie-Davis sous la direction de Mark W. Neff, Ph. D., en s’appuyant sur les travaux initiés par les docteurs Judith M. Musladin et Anton C. Musladin ainsi qu’Ada T. Lueke, tous éleveurs de beagles. Le Dr Neff a découvert une mutation faux-sens fondatrice dans le gène ADAMTSL2 et a nommé le syndrome Musladin-Lueke en l’honneur de ses confrères.

« La mutation MLS est probablement survenue dans les années 1830, au moment où la race moderne du beagle se développait en Grande-Bretagne, car elle est largement répandue chez les chiens dans le monde entier », explique le Dr Neff.

Les docteurs Musladin et Lueke ont commencé à recueillir des pedigrees et des renseignements sur les beagles touchés par cette mutation au début des années 1990. Ils ont décrit cette affection dans leur livre paru en 1998, The New Beagle. Ils croyaient que le MLS se transmettait selon un mode autosomique récessif, ce qui s’est avéré exact.

L’éleveuse de beagles Bev Davies-Fraser de Red Deer, en Alberta au Canada, a fourni l’ADN de plusieurs beagles de sa lignée Waskasoo pour contribuer à la recherche. « Une demande a été diffusée au moyen d’une liste de courriels consacrée aux beagles, sollicitant des chiens présentant des signes cliniques tels que le fait de marcher sur la pointe des pattes et d’avoir les yeux écartés, explique-t-elle. Un chiot femelle de ma première portée mise bas en 1992 marchait sur la pointe de ses pattes. Sur le moment, je n’y ai pas trop réfléchi parce que le géniteur fondateur de mon élevage faisait la même chose. »

En 2004, Mme Davies-Fraser conseillait un nouvel éleveur de beagles qui avait accouplé un descendant de son géniteur fondateur, lorsqu’elle a décelé la maladie chez des chiots âgés de trois semaines. « J’ai tout de suite su que ces chiots étaient atteints du syndrome inhabituel à cause de leurs yeux, dit-elle. »

« J’ai donc envoyé l’ADN de ces chiots et du plus grand nombre possible de chiens apparentés, ainsi que leur pedigree, des photos et des descriptions détaillées », explique Mme Davies-Fraser.

De même, Geraldine Aikman, propriétaire d’un beagle à Kennebunk, dans le Maine, a également fourni l’ADN de son beagle mâle « Jake ». « Dès que j’ai eu Jake, à l’âge de six mois, il avait du mal à se tenir debout et glissait sur les planchers en bois, raconte-t-elle. Lorsqu’il s’allongeait, ses jambes étaient raides. Il courrait en se balançant, et ses oreilles présentaient un pli vers l’arrière. Son aboiement était aigu et il ne hurlait jamais. Il a eu des crises épileptiformes toute sa vie et c’est ce qui a causé sa mort à l’âge de 14 ans. »

Les chercheurs de l’Université de Californie-Davis ont eu recours à l’association pangénomique pour déterminer la variante génétique de cette maladie du tissu conjonctif qui provoque une fibrose étendue de la peau et des articulations chez les beagles. Une forme plus grave de ce trouble, la dysplasie géleophysique, se manifeste chez l’homme en raison d’une mutation sur le même locus génétique. Le test d’ADN pour le MLS chez les beagles est proposé depuis environ 2010.

 

La maladie de Lafora: un test de santé facultatif, mais recommandé

La maladie de Lafora est l’une des formes les plus graves d’épilepsie canine. Il s’agit d’une épilepsie myoclonique progressive à apparition tardive qui survient vers l’âge de sept ans, souvent après que les chiens ont commencé à être accouplés. Les beagles, les teckels nains à poils durs et les bassets hound partagent la même mutation, une expansion variable d’une séquence répétée d’un dodécamère dans le gène NHLRC1 (Epm2b).

La maladie autosomique récessive se traduit par une expression quasi absente et une perte de fonction du gène. Les chiens atteints ne sont pas capables de produire du glycogène sous la forme soluble et sphérique qui peut être stockée dans les cellules et utilisée par le cerveau comme source d’énergie. Au lieu de cela, le glycogène insoluble s’accumule à l’intérieur des cellules sous forme de grosses masses appelées corps de Lafora. Lorsque ces cellules s’accumulent dans les cellules nerveuses, ces dernières ne fonctionnent plus correctement et dégénèrent, provoquant des problèmes neuronaux qui entraînent des crises épileptiformes. Un chien ayant reçu un diagnostic de maladie de Lafora peut vivre jusqu’à l’âge de 10 à 14 ans, malgré la maladie.

La maladie de Lafora a été observée pour la première fois chez les teckels nains à poils durs au Royaume-Uni, il y a plus de trente ans. Les chercheurs britanniques ont envoyé les renseignements généalogiques et l’ADN des chiens atteints à Berge A. Minassian, MD, qui travaillait auparavant à l’hôpital pour enfants de l’Université de Toronto, au Canada. Ce dernier étudiait une forme grave d’épilepsie myoclonique progressive héréditaire similaire chez l’homme, qui survient à la fin de l’enfance ou à l’adolescence.

Le Dr Minassian a découvert la mutation du gène Epm2b responsable de la maladie de Lafora chez les teckels nains à poils durs en 2005. La variante génétique empêche le gène de contrôler la laforine et de protéger les tissus contre l’accumulation de glucides. À mesure que les corps de Lafora s’accumulent, ils ont un effet neurotoxique sur le système nerveux central. Lorsque les corps de Lafora s’accumulent dans les cellules nerveuses du cerveau, celles-ci commencent à dysfonctionner et à dégénérer. Cela provoque alors des contractions, des mouvements saccadés et parfois des crises épileptiformes.

Au fur et à mesure que la maladie progresse, les chiens présentent alors d’autres problèmes neurologiques, notamment la démence et des difficultés à marcher. En plus des tissus cérébraux, les corps de Lafora se trouvent dans les muscles, la peau, le foie et le coeur. La maladie de Lafora est une épilepsie myoclonique progressive et un trouble du métabolisme du glycogène. Le test d’ADN pour la maladie de Lafora est proposé depuis 2017 pour les beagles.

 

Le déficit en facteur VII: un test de santé facultatif, mais recommandé

Le déficit en facteur VII (FVII), qui peut causer des saignements légers à modérés, a été initialement observé dans un groupe de beagles participant à des recherches. Des chercheurs de l’école de médecine vétérinaire de l’Université de Pennsylvanie ont identifié en 2006 la mutation simple G96E sur le chromosome 22 du chien. Cette mutation est à l’origine de ce trouble autosomique récessif.

Le FVII est une glycoprotéine dépendante de la vitamine K, synthétisée dans le foie et sécrétée dans la circulation, qui joue un rôle essentiel dans le déclenchement de la coagulation. Une carence similaire en FVII se manifeste chez l’homme, provoquant également des hémorragies légères à sévères. Chez les beagles, la maladie a été constatée chez des chiens familiers ainsi que chez des chiens de recherche.

« Les rapports faisant état de problèmes hémorragiques chez les beagles avec un déficit en FVII sont peu fréquents, souligne Mme Stewart, du Comité de santé et de génétique du NBC. De nombreux beagles touchés se font opérer ou nettoyer les dents, et accouchent même par césarienne, sans saignement anormal. Les propriétaires doivent connaître l’état du facteur FVII de leur chien et en informer leur vétérinaire. Cependant, ils doivent également savoir que le fait d’avoir un beagle atteint n’est pas automatiquement synonyme de problèmes hémorragiques ».

Le test d’ADN du facteur FVII permet d’identifier les sujets porteurs, les chiens exempts et les chiens atteints. Au moment de la découverte de la variante génétique, les tests effectués sur un petit échantillon de beagles ayant fait l’objet d’une recherche ont révélé une fréquence de l’allèle de 31 %. Il est important de noter que les tests génétiques permettent aux éleveurs de sélectionner les partenaires de reproduction de manière à réduire l’incidence du déficit en FVII.

Le DCC: un test de santé facultatif, mais recommandé

En 2007, Jaqui Walton, de York, dans le Yorkshire du Nord en Angleterre, était l’éleveuse d’une portée de sept chiots dans laquelle deux chiots, un mâle et une femelle, restaient couchés sur le ventre, incapables de mettre leurs pattes sous eux. Ils ont commencé à se déplacer comme s’ils nageaient vers l’âge de trois semaines. 

« Ces chiots ne sont pas des nageurs types, explique Mme Walton, éleveuse sous le préfixe Vigor. Ils titubaient, comme s’ils étaient ivres. Ils mettaient leurs pattes en dessous d’eux, mais faisaient ensuite des moulinets d’un côté ou de l’autre et tombaient. »

Lorsque les chiots furent âgés de huit semaines, Mme Walton les fit examiner par des neurologues vétérinaires. Ces derniers n’étaient pas sûrs de la cause, mais pensaient que les chiots étaient atteints d’une maladie cérébrale incurable. L’éleveuse a alors pris la décision difficile de faire euthanasier les chiots concernés.

« Une nécropsie a été pratiquée sur le cerveau du chiot mâle le plus gravement atteint, mais le rapport n’a pas été concluant, ajoute-t-elle. C’était épuisant sur le plan émotionnel et il n’y avait pas de réponses. »

Ensuite, la maladie est réapparue en 2011 chez un chiot mâle issu d’un nouvel accouplement entre le géniteur et la mère. Cette fois-ci, Walton a apporté toute la litière de quatre semaines à la neurologue vétérinaire Elsa Beltran, Ldo Vet, DipECVN, de l’Animal Health Trust.

La Dre Beltran a soupçonné une maladie cérébelleuse dégénérative héréditaire et a accepté d’enquêter sur le problème. Là encore, Mme Walton a pris la difficile décision d’euthanasier le chiot concerné. Le séquençage de l’ARNm à l’échelle du génome, la première fois que cette application de séquençage a été utilisée pour identifier un gène candidat, a été effectué sur l’ADN du chiot. Ensuite, l’analyse du génotype a été effectuée sur le géniteur, la mère, dix membres de la portée non affectés sur le plan clinique et le chiot mâle de la portée de 2007.

La découverte d’une délétion de huit points de base dans le gène de l’anticorps spectrin beta III (SPTBN2) s’est avérée être la cause de cette maladie, désormais connue sous le nom de dégénérescence corticale cérébelleuse néonatale (DCC). Chez l’homme, il existe une affection similaire impliquant trois mutations du gène SPTBN2, associée à l’ataxie spinocérébelleuse de type 5 (SCA5), une maladie autosomique dominante. L’anticorps spectrin beta III est essentiel au développement des cellules de Purkinje, et l’absence de cette protéine peut entraîner des lésions cellulaires et des dysfonctionnements neurologiques observables chez les chiots beagles. Le test ADN permettant de déterminer si un beagle est atteint de la DCC est proposé depuis les environs de 2012.

Maladie rare, la DCC provoque la dégénérescence des cellules du cervelet responsables de la coordination des mouvements. Le manque de coordination est perceptible dès l’âge de deux à trois semaines. L’état se stabilise cependant au bout de quelques semaines. Les chiens atteints peuvent vivre normalement, mais ils connaîtront de graves problèmes de mobilité tout au long de leur vie. 

Réussite des tests de santé

Tout comme le National Beagle Club l’avait envisagé en 2004 lorsque le Parent Club a rejoint le programme CHIC, les tests de santé sont avantageux lorsque les éleveurs les utilisent comme un outil pour prendre des décisions d’élevage sélectif et faire évoluer leurs programmes d’élevage.

« Aujourd’hui, vous entendez rarement parler des chiens avec le MLS », affirme Mme Davies-Fraser, dont le géniteur fondateur était porteur. « Plus les éleveurs utiliseront ces tests pour sélectionner les partenaires de reproduction, plus la race dans son ensemble obtiendra de bons résultats. »

Mme Stewart est d’accord. « Au fur et à mesure que de nouveaux tests génétiques sont mis au point, les éleveurs doivent les utiliser en connaissance de cause pour améliorer leur lignée et la race, dit-elle. Nous devons tous travailler ensemble pour assurer un avenir sain pour nos beagles bien-aimés. » 

Exigences du programme CHIC en matière de tests de santé pour les beagles*

Tests de santé requis

  • Dysplasie de la hanche à l’aide d’une évaluation avec la technique de l’OFA ou avec la méthode PennHip
  • Examen des yeux par un ophtalmologiste vétérinaire certifié
  • Syndrome de Musladin-Lueke à l’aide d’un test basé sur l’ADN réalisé par un laboratoire approuvé, dont les résultats ont été enregistrés par l’OFA, et dont les descendants de première génération des chiens testés sont admissibles à l’exclusion par filiation
  • Évaluation cardiaque basée sur un examen cardiaque congénital, de base ou avancé
  • Hypothyroïdie canine réalisée à l’aide d’une évaluation de l’OFA à l’âge minimum de 24 mois

 

Tests de santé facultatifs, mais recommandés

  • Évaluation cardiaque avancée effectuée par un cardiologue vétérinaire certifié
  • Luxation patellaire à l’aide d’une évaluation de l’OFA effectuée à l’âge minimum d’un an
  • Maladie de Lafora à l’aide d’un test d’ADN réalisé par un laboratoire approuvé, avec des résultats enregistrés auprès de l’OFA
  • Déficit en facteur VII à l’aide d’un test d’ADN effectué dans un laboratoire approuvé, avec des résultats enregistrés auprès de l’OFA
  • Dégénérescence corticale cérébelleuse néonatale à l’aide d’un test d’ADN effectué dans un laboratoire accepté, avec résultats enregistrés auprès de l’OFA

 

* L’Orthopedic Foundation for Animals, en collaboration avec le National Beagle Club, recommande ces tests de dépistage de base pour tous les animaux reproducteurs. Les chiens qui satisfont à ces exigences de base en matière d’examens de santé se verront attribuer un numéro du Canine Health Information Center (CHIC). Notez que pour obtenir la certification CHIC, les résultats des tests d’un chien n’ont pas besoin d’être normaux, mais ils doivent être rendus publics pour permettre aux éleveurs responsables de prendre des décisions éclairées concernant leur élevage. Outre ces exigences sanitaires, un chien doit être identifiable de manière permanente au moyen d’une puce électronique ou d’un tatouage pour être admissible à un numéro CHIC.


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*Résultats de l'enquête Canadian Dog Fancier, Novembre 2023

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