Optimiser la réussite de la reproduction : Comprendre les signes d’un cycle de chaleur et identifier le bon moment pour l’accouplement

Un épagneul gallois couché sur un lit

Il est courant que les éleveurs de chiens novices ou expérimentés croient que les femelles ne peuvent être accouplées que pendant leurs cycles ovulatoires (leurs chaleurs). Cependant, de nombreux éleveurs ne savent pas que des variations individuelles dans le cycle œstral d’une chienne peuvent perturber le calendrier de reproduction et entraîner des difficultés de conception.  

Les chiennes ont généralement deux cycles ovulatoires par année, chaque six ou sept mois, et chacun d’eux dure environ de deux à trois semaines. Le cycle œstral comprend quatre phases : proestrus, œstrus, métoestrus et anœstrus. Les éleveurs connaissent le mieux les phases proestrus et œstrus, car c’est durant celles-ci que les chiennes présentent une vulve enflée et des saignements et qu’elles suscitent l’intérêt des mâles. 

« Les chiennes n’ont pas toutes un cycle régulier », explique Cheryl Lopate, MS, DVM, DACT, vétérinaire spécialiste en reproduction des petits animaux chez Reproductive Revolutions à Wilsonville, en Oregon. Parfois, l’éleveur n’observe pas les signes du cycle reproducteur, car la chienne présente peu de saignements ou sa vulve est peu enflée au cours des premiers jours de la phase proestrus. De plus, la phase proestrus d’une femelle peut être plus courte que prévu. Ces deux situations peuvent affecter la capacité d’un éleveur à identifier le début de la période de fertilité.  

À l’inverse, la phase proestrus ou œstrus de certaines femelles est prolongée et peut durer jusqu’à trois à quatre semaines. L’accouplement trop précoce de ces femelles entraînera l’échec de la reproduction. 

Et si c’est la phase anœstrus qui est prolongée, la femelle n’entrera pas dans la phase œstrus du tout, ajoute-t-elle. Ces variations de cycle peuvent être causées par différents facteurs, y compris une stérilisation antérieure, une puberté retardée, des parasites, une nutrition inadéquate, l’hypoplasie ovarienne, une inflammation ovarienne à médiation immunitaire ou des kystes sécrétant de la progestérone. Il peut également s’agir d’une période de chaleur silencieuse, ou l’éleveur novice n’observe pas les signes du cycle de chaleur, parce que la chienne se lave minutieusement ou ne saigne pas beaucoup. » 

Les changements hormonaux jouent un rôle crucial dans le processus reproducteur des chiennes. La progestérone, une hormone reproductrice, augmente dans la circulation sanguine avant l’ovulation. Cette augmentation du taux de progestérone est déclenchée par la libération progressive de la lutéostimuline par l’hypophyse, qui induira éventuellement l’ovulation.  

Pour assurer la réussite de la reproduction, il est essentiel d’identifier le moment le plus propice à l’accouplement. Et c’est l’analyse du taux de progestérone qui permet de le déterminer. En surveillant les taux de progestérone, les éleveurs peuvent déterminer avec exactitude le moment de l’ovulation, soit lorsque les ovules sont libérés des follicules. Ces connaissances contribuent à identifier la fenêtre de fertilité, à maximiser les chances de gestation et à assurer la possibilité d’une portée complète. De plus, les dates de mise bas précises peuvent être déterminées en fonction de ces renseignements. 

La période de fertilité d’une chienne a lieu durant l’œstrus. La phase précédente, le proestrus, dure généralement environ neuf jours et indique le début du cycle de chaleur. Pendant le proestrus, la chienne a des pertes de sang vaginales et sa vulve est gonflée et enflée. Au début de l’œstrus, les pertes sanguines diminuent graduellement et deviennent roses ou jaune paille, puis aqueuses. Tout au long de cette période, la vulve demeure enflée. 

« La lutéostimuline est libérée à la fin du proestrus; l’œstrus s’amorce ensuite et se poursuit pendant sept à neuf jours, explique la Dre Lopate. La chienne est fertile durant les quatre à cinq derniers jours de l’œstrus. »  

Une chienne ne souhaite généralement pas s’accoupler pendant le proestrus. Cependant, elle devient réceptive et passive au cours de l’œstrus et encourage les mâles à s’accoupler.  

Un comportement réceptif ne détermine toutefois pas que le moment est venu d’accoupler la femelle concernée.  

« Si le moment de l’accouplement est déterminé en raison du comportement réceptif de la femelle ou en fonction du jour de son cycle, il se peut qu’elle ne soit pas dans sa période de fertilité, précise la Dre Lopate. Cela peut également entraîner une diminution de la taille de la portée, voire l’échec de la conception. Le comportement réceptif de la femelle est déclenché par les fluctuations des taux d’œstrogène et de progestérone et ne correspond pas toujours à l’ovulation.   

À la fin de l’œstrus, ou au premier jour du métoestrus, le col de l’utérus se ferme au contact du sperme; ainsi, un accouplement naturel ou une insémination artificielle vaginale à ce moment ne mènera donc pas à une grossesse, explique-t-elle. Cependant, une insémination artificielle chirurgicale ou transcervicale, où le sperme est déposé directement dans l’utérus sans devoir passer par le col de l’utérus, permet de féconder l’ovule pendant les deux ou trois jours suivants. »  

Lorsque la reproduction est réussie, la chienne entre dans la troisième phase, le métoestrus, qui dure environ deux mois; il s’agit de la gestation. La mise bas, soit la naissance des chiots, survient généralement de 64 à 66 jours après la libération de la lutéostimuline, qui a déclenché l’ovulation. À la suite du métoestrus, le cycle reproducteur entre dans l’anœstrus, qui est caractérisé par une baisse significative de l’activité hormonale. 

« La période d’anœstrus est importante, car elle permet à l’épithélium utérin de récupérer après avoir été soumis à une exposition hormonale prolongée durant l’œstrus et le métoestrus, dit la Dr Lopate. Si cette période est trop courte, l’endomètre, soit la paroi de l’utérus, pourrait ne pas assurer la survie de l’embryon. »  

L’intervalle moyen entre les cycles reproducteurs (d’une ovulation à l’autre) est relativement constant chez les chiennes. Cependant, ces intervalles sont plus courts chez certaines femelles. Cette variation ne nuit pas nécessairement à leur capacité de reproduction.  

« L’intervalles entre les cycles reproducteurs de quelques races, comme les akitas, basset hounds, cocker spaniels, labrador retrievers et rottweilers, sont plus courts et leur fertilité est normale, dit la Dre Lopate. Certaines races, comme les basenjis et les mastiffs tibétains, n’ont qu’un cycle par année. 

Certaines chiennes peuvent tomber enceinte même si l’intervalle entre leurs cycles reproducteurs est court, alors que d’autres, non. Moins de 30 % des chiennes ayant un intervalle inférieur à quatre mois tomberont enceintes; lorsque cet intervalle est supérieur à cinq mois, 70 % d’entre elles se reproduisent avec succès. Dans certains cas, un intervalle court peut être traité par des médicaments, qui suppriment l’œstrus pour ainsi permettre de retrouver un intervalle normal. »  

Il est essentiel de comprendre les signes d’un cycle de chaleur et les phases du cycle reproducteur des femelles pour gérer efficacement l’élevage. Ces connaissances permettent aux éleveurs d’identifier le moment optimal pour l’accouplement, ce qui augmente les chances d’une reproduction réussie et d’avoir des chiots en santé. 

Le rôle de la nutrition dans la reproduction

Une gestion optimale de l’alimentation joue un rôle essentiel dans l’efficacité de la reproduction chez les chiens. Les éleveurs doivent fournir une alimentation adéquate aux femelles avant l’accouplement, car elle est essentielle pour assurer une gestation réussie et faciliter une mise bas en douceur. 

Une bonne gestion nutritionnelle est essentielle pendant la gestation, car une alimentation inadéquate, qu’elle soit due à des carences ou à des excès, peut avoir des répercussions néfastes. Des recherches ont révélé qu’une alimentation insuffisante ou déséquilibrée peut nuire au taux de fécondation et réduire le nombre de fœtus. 

« Il est important d’offrir aux chiennes reproductrices une nourriture très digestible contenant au moins de 24 à 26 % de protéines et au moins 16 % de matières grasses, explique Arleigh Reynolds, DMV, Ph. D., DACVN, nutritionniste vétérinaire et chercheuse principale chez Purina. Une nourriture complète et équilibrée approuvée pour toutes les étapes de la vie ou une nourriture pour chiots qui renferme les éléments nutritifs nécessaires à la croissance et au développement soutiendra la femelle durant sa gestation et sa mise bas.   

Si, avant la reproduction, vous offriez une nourriture plus faible en protéine et en gras, sachez qu’il peut prendre deux ou trois mois pour que l’animal profite pleinement de sa nouvelle nourriture. En plus des avantages nutritionnels d’une alimentation plus riche en protéines et en matières grasses offerte toute l’année, vous pouvez ajuster la quantité de nourriture offerte en fonction de la condition physique et des besoins en énergie métabolique de l’animal. »


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*Résultats de l'enquête Canadian Dog Fancier, Novembre 2023

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