Même si vous avez acquis une grande expérience en matière d’élevage de chiens et de mise bas de portées de chiots, il est normal que vous ayez des questions. Découvrez les questions soulevées par les éleveurs et répondues par des professionnels.
Utiliser le test de progestérone pour décider du moment de l’accouplement
La détermination précise du moment de l’accouplement grâce au test de progestérone permet d’améliorer l’efficacité de la production de portées. Connaître le moment optimal pour accoupler une chienne en chaleur est fondamental pour une gestion efficace de l’élevage.
« La progestérone augmente de manière prédictive, ce qui nous permet de déterminer les points de repère importants pour l’accouplement, tels que la poussée de LH, l’ovulation et la fenêtre fertile », explique Gail McRae, DMV, qui termine sa résidence en thériogénologie au Collège de médecine vétérinaire de l’Université de l’État de l’Ohio. En automne dernier, elle a présenté un exposé sur les tests de progestérone lors du symposium des éleveurs de l’AKC à Columbus, dans l’Ohio.
La progestérone, une hormone de reproduction, augmente dans le sang de la femelle avant l’ovulation. Cette augmentation de la progestérone s’accompagne de la libération de l’hormone lutéinisante (LH) par l’hypophyse, qui stimule la libération des ovules par les follicules, entraînant l’ovulation et une nouvelle augmentation de la progestérone. Les ovules arrivent généralement à maturité dans les 48 à 72 heures, se préparant ainsi à être fécondés par les spermatozoïdes.
« La progestérone est le seul moyen de savoir quand une femelle est prête à être accouplée. Elle permet également de fixer la date de mise bas à 63 jours, plus ou moins un jour, après l’ovulation, ou à 65 jours, plus ou moins un jour, après le pic de LH », explique le Dr McRae, qui termine également une maîtrise dans laquelle elle étudie l’infertilité chez les femelles.
De nombreux éleveurs choisissent de collaborer avec des spécialistes de la reproduction certifiés en thériogénologie ou des vétérinaires spécialisés dans la reproduction. Cela permet de garantir la mise en œuvre des meilleures pratiques en matière d’élevage canin. Dans les cas où du sperme congelé est utilisé, les vétérinaires spécialistes de la reproduction jouent un rôle crucial en déterminant le moment optimal de l’accouplement pour obtenir les meilleurs résultats.
« Le type de sperme détermine le moment opportun pour l’accouplement. Du sperme frais dure en moyenne plus de 48 heures, du sperme réfrigéré environ 48 heures et du sperme congelé, 12 à 24 heures. Si nous procédons à un accouplement avec du sperme congelé, nous attendons généralement le troisième ou le quatrième jour après l’ovulation pour accoupler une femelle, afin de nous assurer de la maturité des ovules. Le taux de progestérone doit se situer autour de 15 nanogrammes par millilitre de sang », explique le Dr McRae.
« Si nous utilisons du sperme frais ou réfrigéré, nous procédons à l’accouplement pendant la post-ovulation, les jours un et trois ou les jours deux et quatre. Pour des résultats optimaux, nous pouvons également procéder à un seul accouplement entre le deuxième et le troisième jour après l’ovulation. En effet, les spermatozoïdes sont viables pendant cinq à sept jours et les ovules mettent environ deux jours à mûrir avant d’être fécondés. La vitesse de maturation des ovules diffère en fonction de la quantité de progestérone présente ».
À Ohio State, l’équipe de thériogénologie utilise l’appareil Immulite pour mesurer les niveaux de progestérone chez les chiennes. Ce test de progestérone de deux heures repose sur la chimiluminescence, une méthode qui détecte des enzymes spécifiques pour fournir une mesure quantitative précise de la progestérone.
« Nous recommandons aux éleveurs de travailler avec leur vétérinaire et de faire envoyer leurs échantillons de sang à un laboratoire de diagnostic pour qu’ils soient testés sur un appareil Immulite afin de garantir des résultats précis et comparables », explique le Dr McRae. « Bien qu’il existe de nombreux appareils de test de la progestérone, certains ne sont fiables que pour les faibles taux de progestérone, et non lorsque la progestérone atteint les taux plus élevés qui sont si importants lorsque nous utilisons du sperme congelé ou que nous pratiquons l’insémination artificielle. »
Les éleveurs optent souvent pour des tests de progestérone tous les deux ou trois jours, en commençant cinq à sept jours après le début du cycle de chaleur. Le coût du test de progestérone peut varier en fonction de la clinique vétérinaire et du lieu, mais il se situe généralement entre 100 et 120 $ par test. Il est courant d’effectuer quatre à sept tests de progestérone tout au long du cycle de reproduction afin de déterminer avec précision le moment optimal pour l’accouplement.
La cytologie vaginale est une technique utilisée par les vétérinaires pour évaluer le stade du cycle de chaleur d’une chienne. En examinant le degré de kératinisation des cellules épithéliales de la muqueuse vaginale, les vétérinaires peuvent déterminer si la femelle est ou non en chaleur. La kératinisation est un processus au cours duquel les cellules perdent leur noyau et s’aplatissent. Les niveaux d’hormones œstrogènes, qui augmentent pendant le cycle des chaleurs, contribuent à la kératinisation de l’épithélium vaginal.
« La cytologie vaginale est un outil extrêmement utile pour les vétérinaires », explique le Dr McRae. « Les changements observés pendant l’œstrus sont dus à l’augmentation des œstrogènes. Lorsque nous voyons beaucoup de cellules kératinisées, à savoir plus de 95 %, la femelle est en œstrus. Si nous pensons qu’elle est proche de la fin de la fenêtre fertile, nous pouvons utiliser la cytologie vaginale pour vérifier si elle est encore en chaleur. Si nous constatons 40 à 60 % de cellules kératinisées avec quelques globules blancs, cela peut indiquer que nous avons manqué la fenêtre fertile pour l’accouplement, bien que cela puisse également indiquer qu’elle est en proestrus et qu’il est trop tôt pour l’accoupler. »
« Un test de progestérone effectué en même temps que la cytologie vaginale permettra de confirmer si la chienne est en fin de chaleur (diestrus), auquel cas il serait trop tard pour l’accouplement, ou si elle en proestrus, auquel cas il serait trop tôt. Un taux de progestérone bas correspond au proestrus, et un taux de progestérone élevé correspond au diestrus ».
L’utilisation du test de progestérone pour planifier et programmer un accouplement est d’une valeur incommensurable.
« Si un propriétaire procède à des accouplements naturels sans succès, il peut effectuer un test de progestérone pour mieux déterminer le moment opportun », explique le Dr McRae.
« Nous recommandons d’effectuer un test de progestérone sur les femelles susceptibles d’avoir besoin d’une césarienne, car cela offre une fenêtre de trois jours pour la date d’accouchement si nous pouvons savoir quand elle a eu sa poussée de LH et a ovulé. Lorsqu’un accouplement important est prévu avec du sperme congelé, nous recommandons vivement d’effectuer un test de progestérone pour garantir les meilleures chances de succès. »
« Le test de progestérone est l’un des outils dont nous disposions pour éviter les conjectures en matière d’élevage. »
Outils pour déterminer la période d’ovulation
Les vétérinaires spécialisés dans la reproduction utilisent souvent une boîte à outils comprenant les diagnostics suivants pour déterminer le moment opportun pour l’accouplement.
Les tests hormonaux, notamment les titrages de progestérone et d’hormone lutéinisante (LH), permettent de déterminer la présence et les niveaux d’hormones reproductives dans le sang. Une poussée de LH déclenche la libération des ovules, ce qui entraîne une augmentation des niveaux de progestérone juste avant l’ovulation chez la femelle.
La cytologie vaginale est utilisée pour déterminer le stade de reproduction d’une chienne, c’est-à-dire si elle est en œstrus (en chaleur) ou en diestrus (hors chaleur). Pour ce faire, on examine le degré de kératinisation des cellules épithéliales, impliquant que les cellules perdent leur noyau et s’aplatissent. Les vétérinaires effectuent fréquemment une cytologie vaginale les jours où des accouplements sont prévus, afin de confirmer que la femelle est toujours dans sa période de fertilité.
La vaginoscopie, réalisée à l’aide d’un endoscope, est un outil précieux lors de l’insémination artificielle transcervicale. Elle permet un examen visuel de l’épithélium vaginal, ce qui aide à déterminer la période de fertilité optimale. L’épithélium vaginal présente un contour crénelé ou ondulé pendant la phase de fertilité optimale.
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